Alostmen, le duo ghanéen qui propulse le kologo dans l’électro

Deux cordes, une caisse en métal, un micro pour le rendu électrique, le kologo de Stevo Atambire, c'est un peu un berimbau brésilien branché sur le courant continu. Le fondateur du groupe Alostmen, littéralement « les garçons perdus », a découvert, grâce à la radio, cet instrument. « À l'âge de quatorze ans, j'ai commencé à écouter un grand joueur de kologo. Il n'est plus de ce monde, mais il s'appelait Sambo Adabire. À l'époque, je l'écoutais à la radio, et je me disais "Waou ! Je veux être comme lui !" »

Vingt ans plus tard, Stevo Atambire connait son kologo sur le bout des doigts et n’hésite pas à le pousser dans ses derniers retranchements. « La guitare occidentale peut jouer de la musique classique, du rock ou du folk. Le kologo, c’est pareil », explique, malicieux, le musicien d’Accra.

Instruments tradis, musique futuriste

Le kologo a été inventé au nord du Ghana dans la communauté Frafra, mais Alostmen outrepasse ses rythmiques habituelles pour engendrer une musique de transe. À celle-ci, s’ajoute une abondance de chants suraigus, ainsi que les lignes hypnotiques du goje que manie l’autre pilier d’Alostmen, Wanlov the Kublor. « Le goje est l’ancêtre du violon. Il est pratiqué en Afrique de l’Ouest depuis des millénaires » explique Wanlov qui est aussi à l’origine des métissages musicaux du groupe.

« Je viens du hip hop, mais ayant grandi à Accra, j'écoutais du high life, de la musique traditionnelle. Et quand je suis allé voir Geydu Blay Ambolley à Los Angeles, en Californie, au début des années 2000, il m'a conseillé de travailler mes percussions. Et surtout de produire notre son et de le travailler en studio ». Alostmen propose une musique fusion qui voyage entre highlife ghanéen, transe électro et rythmiques endiablées.