Avec notre correspondante à Johannesburg, Joséphine Kloeckner
Devant une salle de spectacle d'une école primaire, de grandes banderoles ont été disposées pour inviter les habitants à s’inscrire sur les listes électorales. Mohammed et Hazra, 71 et 73 ans, viennent juste de le faire… pour la première fois de leur vie : « On n’a jamais voté. Mais avec la situation politique actuelle dans le pays, on s’est dit qu’il était temps de le faire. Tout le monde devrait voter. On a besoin de changement dans ce pays. »
À l’extérieur, des militants tentent d'attirer les passants. La participation n’avait été que de 66 % aux dernières élections générales en 2019, tombée à 45 % aux municipales de 2021.
« Informez-vous sur le parti Rise, faites un choix éclairé ! », annonce une dame.
Un message qui a du mal à parler aux jeunes, les plus touchés par le chômage, et dont beaucoup se sentent délaissés par les élites politiques. À quelques rues du bureau de vote, Ntando et ses amis ont déjà pris leur décision : « Je n’ai jamais voté et je n’ai pas prévu de le faire de sitôt », résume le jeune de 20 ans.
Difficile pour sa voisine Robynette de rester sans rien dire : « Ton vote fait une différence, allons ! Si tu ne votes pas, comment après pourras-tu réclamer des choses au gouvernement alors que tu n’as pas voté ? » « Mais les gens demandent des choses depuis des années, et ils ne les ont jamais eues », lui répond-il.
Pour ceux qui auraient changé d’avis, il est aussi désormais possible de s’inscrire en ligne.
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