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Très mauvaise gestion de la circonscription de Bougouni par la CDS : Quand Blaise feint d’ignorer le pillage honteux des ressources de ces communes par des édiles issus de son parti

Le multipartisme intégral instauré au Mali à l’issue de la révolution de mars 1991 a ouvert la voie à des personnes pour créer des partis politiques et de conquérir le pouvoir tant au niveau local que régional et national. Au niveau des collectivités décentralisées, les membres de partis politiques qui...

Bamada.net il y a 9 jours - @Actualité

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Le multipartisme intégral instauré au Mali à l’issue de la révolution de mars 1991 a ouvert la voie à des personnes pour créer des partis politiques et de conquérir le pouvoir tant au niveau local que régional et national. Au niveau des collectivités décentralisées, les membres de partis politiques qui ont pu accéder à la tête des mairies, ont sans la plupart des cas, géré ces collectivités comme leurs propriétés privées. C’est ainsi qu’elles se sont adonnées au pillage systématique des ressources de ces collectivités. D’où le désaveu des populations envers eux. C’est le cas de plusieurs communes du Cercle de Bougouni gérées par des responsables de la Convention Sociale Démocrate (CDS-Mogotiguiya) fondée et dirigée par Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise ‘’Mogotigui’’

Le cercle de Bougouni, à n’en pas douter, a demeuré à la faveur de l’introduction de la démocratie multipartite le fief de la Convention sociale démocrate (CDS). La Cds, dont le dirigeant n’est autre qu’un cadre national ressortissant de Bougouni et précisément du village de N’Garalo, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise, est majoritairement composé de ressortissants du cercle de Bougouni particulièrement installés à Bamako. Ce qui a fait que le parti est devenu hégémonique dans le Banimonotié (aire socio-culturelle correspondant au cercle de Bougouni).

Ainsi, depuis 30 ans, beaucoup de communes rurales et la commune urbaine de Bougouni sont dirigées par les membres de la CDS. Au niveau des élections législatives, le parti reste fort, car la quasi-totalité des députés du cercle sont issus de ses rangs. Auréolé de cette main mise sur le cercle de Bougouni, Blaise est devenu un acteur politique incontournable sur l’échiquier national. C’est pourquoi, il n’hésite à aucun moment de se prononcer sur les grandes questions nationales. Sa dernière intervention était relative à la supposée fin de la transition. A-t-il oublié qu’il devrait se taire pour deux principales raisons ?

Tout d’abord, il a été un grand commis pour le régime militaro-civil de feu Général Moussa Traoré. Et puis le pillage des ressources des communes dirigées par son parti devrait l’amener à se retenir.

Blaise ‘’Mogotigui’’, un mauvais exemple de politicien pour les jeunes générations

Diplômé de l’École nationale d’administration (Section Administration publique), Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise Mogotigui a été un grand soutien du régime militaro-civil de l’UDPM. Du coup, le rouquin (en raison de son teint) a été Secrétaire général du Conseil économique et social dirigé par feu Général Amadou Baba Diarra. Ce qui laisse supposé qu’il a été un jeune cadre de l’Union nationale des jeunes du Mali (UNJM), l’organisation des jeunes affiliée à l’Union démocratique du peuple malien (UDPM). Avec la chute du régime de feu Général Moussa Traoré, il se cherche un parrain et va se retrouver chez Maître Drissa Traoré qui vient de créer son parti, le PDP (Parti pour la démocratie et le progrès). Ce dernier, ressortissant du cercle de Bougouni, joua un rôle crucial, en qualité de bâtonnier de l’ordre des avocats, dans les contestations qui ont mis fin au régime de l’UDPM de feu Général Moussa Traoré. A la chute du régime udpmiste, Maître Drissa se retrouve dans le tout premier gouvernement de la 3ème République en qualité de Ministre de la Justice, Garde ses Sceaux. Et voilà une aubaine pour l’enfant de N’Garalo qui s’active pour pouvoir trouver un poste juteux. C’est ainsi qu’il sera nommé Directeur Général de la Caisse Nationale des Retraites. Après quelques temps passés à la tête de cette structure, il envisage de créer son propre parti en trahissant son bienfaiteur. Ainsi, il profite de la tenue de la semaine des élèves et étudiants ressortissants du cercle de Bougouni pour se faire connaître, au grand dam, des jeunes de son parti. Comment ?

Lorsqu’une délégation de ces jeunes lui rendit visite dans son bureau afin de lui demander un soutien, il enfonce le clou. Il enivre les jeunes en tirant de son tiroir une grosse enveloppe contenant de l’argent qu’il va les remettre avec des conditions dont la principale est qu’il soit l’unique parrain de l’événement. Ainsi jusqu’au jour “J”, il prend en charge toutes les dépenses soumises à lui par les jeunes. Mais avec quel argent faisait-il face à ces dépenses? Des banderoles à l’effigie de l’ancien conseiller spécial sont conçues et affichées dans les lieux stratégiques de la ville et dans le stade municipal. Le jour “J”, Blaise quitte Bamako pour Bougouni. A la rentrée de la ville, il est accueilli comme un Chef d’État. De l’entrée de la ville au stade municipal, on ne scandait que son nom “Blaise”. Au stade municipal, il fait un tour avant de s’installer. Finalement, les gens se demandaient si c’est un évènement des élèves et étudiants ressortissants de Bougouni ou un meeting de Blaise. C’est juste après cet événement qu’il créera la Convention Sociale Démocrate (CDS) en compagnie de ces jeunes.

Quelques temps, Blaise se retrouvera en prison pour des présumés détournements de fonds publics. Après quelques années, il est libéré, mais n’exercera plus une fonction administrative dans la fonction publique, jusqu’à sa retraite. Toutefois, malgré cette ombre, son parti mit le grappin sur le cercle de Bougouni sur le plan politique en faisant élire des députés et des Maires. Des maires qui ont mis un frein au développement des communes qu’ils dirigent en spoliant les ressources financières et foncières.

Des Maires qui suivent les traces de Blaise Mogotigui, la prison

Détournements, morcellements illicites, vols de moutons et de bœufs, tripatouillage des quittances… Tels sont les sports favoris auxquels se sont livrés les différents maires CDS des Communes du Cercle de Bougouni. En plus, ils n’ont jamais respecté les critères de performances dans une commune urbaine ou rurale. C’est pourquoi à ce jour, ils sont pour la plupart en prison ou dans le collimateur de la justice.

A titre d’exemples, on peut citer le cas de l’ancien maire de Bougouni feu Yaya Togola suspendu en 2011 pour mauvaise gestion ; feu Mamourou Coulibaly ex maire de Bougouni quitte son parti à quelques jours des élections pour être candidat de la CDS Motiguiya. Par la suite, le vérificateur a constaté des irrégularités financières de 208,14 millions FCFA dans sa gestion. Avant son décès en novembre 2023, le dossier était pendant devant la justice.

Ensuite, vient le cas de l’actuel maire sévèrement critiqué dans le rapport du Vérificateur comme président de la commission domaniale et contesté par les populations de la commune urbaine de Bougouni.

Quant au maire de la commune rurale de Sido, Moussa Doumbia dit Sido Balla, président de l’inter-collectivité Bulomba de Bougouni et Kassim Koné, ex maire de Zantièbougou, ils ont été chassés par les populations pour les mêmes fautes de concussion et de détournements.

S’y ajoute, le cas de Mamadou Bagayogo, ex maire de la localité de Ourou, qui a fait le tour de la justice de Bougouni à plusieurs reprises pour être enfin chassé de la mairie en 2011 par la population pour détournements de fonds et vols des bétails. Il y a aussi le cas de Daouda Koné, actuel maire de Gninèdougou (fief de l’ex-président du conseil de cercle de Bougouni) qui a séjourné plusieurs fois à la prison de Bougouni et est actuellement en liberté provisoire.

Autre illustration : Adama Kanté de N’Garalo (fief électoral du président du parti, Blaise Sangaré) était en prison à Bamako avant d’obtenir une liberté provisoire. Il en est de même pour Zoumana Sangaré de la Commune rurale de Kadiana qui était en prison à Bamako et actuellement en liberté provisoire. Le maire de Fakola vient de bénéficier d’une liberté provisoire après un séjour en prison à Bougouni. Le maire de Danou, Salif Bagayogo, est en prison à Bougouni pour vols de bétails et détournements. Quant à l’ex maire de Zantièbougou, Seydou Koné, il était au moment de son arrestation dans les bonnes grâces du président de la CDS, qui était à l’époque, conseiller spécial du président feu IBK. Au regard de tous ces scandales autour des différents Maires CDS des Communes du cercle de Bougouni, l’on peut affirmer que la mauvaise gestion des collectivités est l’apanage de la CDS-Mogotiguiya.

Arouna Traoré

Source: Nouveau Reveil

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