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Entre Nous : La radicalisation n’est pas la solution

Créé par la Loi n° 62-72 du 9 août 1962, aux toutes premières heures de l’Indépendance du Mali, notre Hymne est un Appel à la défense de la Patrie, un appel au travail, seule voie indiquée pour sa prospérité. Expression de la fierté d’un peuple qui a recouvré sa dignité...

Bamada.net il y a 13 jours - @Actualité

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Créé par la Loi n° 62-72 du 9 août 1962, aux toutes premières heures de l’Indépendance du Mali, notre Hymne est un Appel à la défense de la Patrie, un appel au travail, seule voie indiquée pour sa prospérité. Expression de la fierté d’un peuple qui a recouvré sa dignité et proclamé son espérance et sa foi en l’avenir, il traduit aussi l’attachement de notre pays à l’unité de l’Afrique toute entière. Last not least, c’est un vibrant appel au peuple malien pour le «rendez-vous de l’honneur», celui de la construction nationale et de la libération de l’Afrique.

Quid de la Devise de la République du Mali, à savoir : “Un Peuple, Un But, Une Foi’’ ? Elle exprime éloquemment notre commun vouloir de vivre ensemble : notre volonté (Une Foi) d’unité (Un Peuple) pour la construction nationale (Un But).

Mais entre ces mots qu’on ressasse sans cesse et les comportements, il y a un véritable cratère. La preuve : le Dialogue Inter-malien est en cours, pour mettre la ‘’balle à terre’’ par un dépassement de soi, ainsi que le souhaite le Président du Comité de pilotage de cette énième initiative pour la paix et la réconciliation nationale. Mais force est de déplorer que la préoccupation de l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga est loin d’être partagée. A cause de la ‘’guerre des tranchées’’.

Qu’est-ce qui pourrait bien motiver les protagonistes de ce clivage dont notre pays n’à que faire ? Allez savoir ! De toute évidence, ce n’est pas ainsi que le Mali, notre patrimoine commun, sera débarrassé de cette complexe crise à laquelle il est confronté depuis bientôt trois lustres. Ce n’est pas non plus en s’illustrant de la sorte qu’ils parviendraient à restaurer la paix et à faire revenir le Mali sur les rails de la stabilité, sans laquelle aucun développement n’est possible.

Dernière illustration de cette fracture grandissante entre les acteurs de la scène publique malienne : l’adoption, le 10 avril 2024, par le conseil des ministres d’«un projet de décret portant suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations ». Décret signé le même jour par le Président de la Transition, le Premier ministre et les ministres concernés par sa mise en oeuvre, puis largement diffusé sur les réseaux sociaux !!! Le ministre Porte-parole du gouvernement, Colonel Abdoulaye Maïga a animé un point de presse sur la question.

Comme l’on pouvait s’y attendre, la mesure a suscité un tollé à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali. Les Nations Unies, la Commission de l’Union africaine, les Usa ont  appelé les autorités de la transition à reconsidérer leur décision.  «Cette suspension est de nature à entraver la mise en œuvre d’un processus de transition inclusive dans le pays » a déclaré le Président de la Commission de l’U.a qui souligne le droit à la participation citoyenne, religieuse et politique, comme un droit fondamental.

Plusieurs partis politiques ont appelé leurs militants à boycotter le Dialogue inter-malien, dont la phase communale a débuté le 13 avril dernier dans les communes du pays.

La mesure controversée intervient après l’appel adressé récemment par plusieurs de ces structures aux autorités de la transition pour organiser rapidement le retour à l’ordre constitutionnel.

Pour l’heure, les lignes n’ont pas l’heur de bouger. Or il urge de mettre un terme au clivage. Et la radicalisation ne saurait être la solution.

Chiaka Doumbia

Source: Le Challenger