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Entre Nous: La constance de Tiébilé !

Le Parti pour la renaissance nationale est la première formation politique à publiquement à défendre l’option d’un dialogue avec les groupes armés djihadistes. Le Parena et son Président sont demeurés constants sur la question. En effet, dès 2014, Tiébilé Dramé a proposé d’envisager des discussions avec les «djihadistes maliens». Le...

Bamada.net il y a 9 jours - @Actualité

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Le Parti pour la renaissance nationale est la première formation politique à publiquement à défendre l’option d’un dialogue avec les groupes armés djihadistes. Le Parena et son Président sont demeurés constants sur la question.

En effet, dès 2014, Tiébilé Dramé a proposé d’envisager des discussions avec les «djihadistes maliens». Le centre du pays n’avait pas encore pris feu et la crise une telle ampleur.

Le 27 avril 2015, le Président du Parena a signé une tribune intitulée «Au-delà de l’accord d’Alger» dans laquelle il prône «un consensus des forces vives pour établir des contacts et ouvrir le dialogue avec tous les acteurs de l’instabilité au Nord, y compris avec les djihadistes maliens».

Le 5 février 2016, à Dijon avec la diaspora malienne, Tiébilé Dramé a déclaré au cours d’une conférence qu’«il convient de dialoguer de bonne foi avec les groupes armés, d’explorer la possibilité de parler avec les djihadistes maliens (avant qu’il ne soit trop tard)».

Le 20 octobre 2016, le quotidien français «Le Monde» a publié un article sous le titre : «Tiébilé Dramé, l’homme qui veut négocier avec les djihadistes maliens» sous la plume du journaliste nigérien Seidik Abba. Selon le confrère, «l’exchef de la diplomatie du Mali est convaincu que la recherche de la paix passe par la négociation, même avec les pires criminels islamistes». «Il ne sert à rien de nous cacher derrière notre petit doigt, regardons plutôt la vérité en face ! Nous avons aujourd’hui des Coulibaly, des Mamadou, des Tounkara, des Konaté dans les groupes djihadistes : ce sont nos frères maliens. Nous devons parler avec eux», confiait M. Dramé au journal

«Le monde». Quelques années plus tard, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a mis en place une com- mission de bons offices conduite par l’Imam Mahmoud Dicko. Laquelle a été dissoute par son
successeur Soumeylou Boubèye Maïga avec la bénédiction du Président Ibrahim Boubacar Kéita sous la pression de la France. le 10 février 2020, à Addis-Abeba, soit trois ans après l’arrêt brutal de la mission confiée à l’Imam Dicko et six ans après la proposition du Parena, le Président IBK a, enfin, manifesté son intérêt pour le dialogue avec les djihadistes dans une interview exclusive à RFI et France 24. «Ce n’est pas du tout antinomique… j’ai un devoir aujourd’hui et la mission de créer tous les espaces possibles et de tout faire pour que, par un biais ou un autre, on puisse parvenir à quelque apaisement que ce soit».
Que de temps perdu ! Que de gâchis ! Mais mieux vaut tard que jamais, dit-on. Quelques mois après cette annonce, le Président IBK est renversé par un coup d’Etat militaire. Le Président Ba Ndao et le Premier ministre Moctar Ouane ont exprimé, malgré l’opposition du partenaire français, leur ouverture au dialogue avec les groupes djihadistes.

Quelle serait la situation au Mali si la proposition du Parena et de son président avait été examinée avec intérêt en 2014 ? La dégradation survenue aurait-elle été évitée si une chance avait été donnée à la mission de bons offices initiée par Abdoulaye Idrissa Maïga ?

L’absence, autour de la table, des groupes djihadistes et les mouvements rebelles aura-t-elle un impact sur le dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale en cours ? Les expériences de gestion de crise de la Mauritanie et de l’Algérie pourraient-elles inspirer le Mali ?

Source: Le challenger

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