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Après la suspension de son mot d’ordre de grève : Le SYNABEF et l’Etat malien défiés par le PCA de UBI-PHARM !

Après la suspension de son mot d’ordre de grève :   Le SYNABEF et l’Etat malien défiés par le PCA de UBI-PHARM !

maliweb il y a 10 jours - @Actualité

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Le Syndicat National des Banques, Assurances, Microfinances, Établissements Financiers et Commerces du Mali (SYNABEF) qui ne cachait plus ses inquiétudes quant à la violation des libertés syndicales et l’injustice flagrante résultant de licenciements abusifs et de traitements partiels des travailleurs, le non-respect des engagements, la violation des accords dans certaines entreprises, avait décidé de partir en grève de 72 heures le 17 avril dernier. Un mot d’ordre de grève suspendu à la suite d’âpres négociations avec l’Etat et les autres partenaires concernés. Un défi reste cependant lancé au SYNABEF et à l’Etat, le Président du Conseil d’Administration de UBI-PHARM ayant juré qu’aucun des 158 travailleurs arbitrairement licenciés par cette structure n’y mettront encore pied, « même si le ciel s’écroulait sur le Mali » !

 Ce qui serait une première au Mali. En effet, que le responsable d’une structure avec la législation du travail au Mali ose parler ainsi prouve qu’il est bien adossé à quelque chose. Veut-il susciter la colère du SYNABEF qui a accepté moult sacrifices pour la stabilité et bonne marche de la Transition en cours, et par respect de ses engagements vis-à-vis du Pacte de stabilité sociale et de croissance, qui est une garantie essentielle entre l’Etat et ses partenaires sociaux, et dont le respect incombe à toutes les parties ? Aujourd’hui, le cas le plus problématique, sinon de conscience pour le SYNABEF, est le licenciement de 150 travailleurs de la société UBI-PHARM Mali.

 En cause, la volonté de la Direction de s’aligner sur la responsable des ressources humaines de la boîte dans sa volonté de licencier tous les travailleurs de la boîte pour avoir osé réclamer leurs droits, dont celui de la grève. Les quelque 158 travailleurs ont en effet été mis à la porte pour avoir réclamé des efforts à la direction pour supporter les frais d’une délocalisation de leur société en dehors de Bamako. Ils réclamaient entre autres l’augmentation de l’indemnité de transport à 75.000 FCFA pour tous les salariés qui seront affectés sur le site de Samaya ; l’octroi d’une prime d’installation de 1.000.000F CFA aux salariés qui seront affectés à Samaya et une augmentation de 50% du salaire brut pour tous les salariés…

Un crime de lèse-majesté qui les a vu chassés de leur boulot malgré l’opposition de la Direction Régionale du Travail. Et si le SYNABEF avait décidé à l’époque de calmer le jeu, il est aujourd’hui déterminé à œuvrer afin que les travailleurs licenciés soient mis dans leurs droits… Sur ce registre, le fait pour les responsables de UBI-PHARM, y compris le PCA, de jurer que jamais les 158 travailleurs arbitrairement licenciés ne remettront les pieds dans la boîte n’est pas de nature à arranger les choses. M. Amadoun Bah, Secrétaire du SYNABEF, a pourtant toujours prévenu les responsables de UBI-PHARM.

« Nous avons affaire avec deux irresponsables, le Directeur et sa DRH, qui n’ont pas compris que dans une entreprise, il y a le capital humain, il y a les capitaux financiers. Pour eux, c’est le capital financier qui fait l’entreprise, ils n’ont rien compris. Nos camarades n’ont demandé que leurs droits. Premièrement, ils n’ont demandé qu’une prime de déménagement qui n’était prévue dans le contrat dont un préavis de grève a été déposé. Et quand cela a été fait, la Direction vient avec un avenant au contrat les obligeant à aller à Samaya. Nous leur avons dit qu’en temps de grève, modifier un contrat est un contrat piège, et les camarades ont été invités à ne rien signer.

En plus, la Direction Nationale du Travail ne les autorise pas, le Ministère ne les autorise pas. En une semaine de grève, plus d’un milliard a été perdu par la société, malgré tout, l’incompétent Directeur et sa DRH n’acceptent pas le dialogue avec les travailleurs. Je tiens donc à dire aux travailleurs ici présents que personne, parmi eux, ne sera licencié. C’est plutôt le Directeur Général et sa Directrice des Ressources Humaines qui seront chassés d’ici. Ils n’ont plus leur place ici, car il est désormais impossible d’assurer un climat de travail apaisé avec ces deux-là à la tête de Ubi-Pharm Mali », avait dit Hammadoun Bah en décembre dernier, d’où tout est parti !

Quelques travailleurs abusivement licenciés rapprochés, il nous revient que toutes les assurances leur sont données par la SYNABEF, quant à la gestion de leur situation, et ce malgré les propos irresponsables tenus par le PCA de UBI-PHARM et ses protégés et complices de la Direction Générale. Autant rester à l’affût donc quant à la suite que nous réserve cette affaire !

 

 Flani SORA

Source : NOTRE VOIE

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