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Procès du milicien Paul Touvier : le gouvernement annonce l’ouverture anticipée des archives

Il était un responsable de la milice de Lyon pendant l’Occupation. Il est le premier français reconnu coupable de complicité de crimes contre l’humanité.

Procès du milicien Paul Touvier : le gouvernement annonce l’ouverture anticipée des archives

il y a 14 jours - @Actualité

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Paul Touvier, chef de la Milice à Lyon durant l’Occupation, attend l’ouverture de son procès pour crimes contre l’humanité au tribunal correctionnel de Versailles, le 17 mars 1994.

Le gouvernement entend favoriser l’accès aux archives de la seconde guerre mondiale pour « lutter contre le révisionnisme et l’oubli ». Le ministre de la justice a annoncé, vendredi 19 avril, l’ouverture des archives relatives au procès de Paul Touvier, condamné en 1994 pour complicité de crime contre l’humanité durant l’Occupation.

« A l’occasion des trente ans du procès ayant abouti à la condamnation de Paul Touvier pour complicité de crimes contre l’humanité [les ministres de la culture et de la justice ont] autorisé, de façon anticipée, l’accès aux archives du procès (…) conservées aux archives nationales, aux archives départementales du Rhône et de la métropole de Lyon et aux archives départementales des Yvelines », a annoncé le ministère de la justice dans un communiqué. Ces documents seront ainsi accessibles cinquante ans avant la date prévue.

« Leur communication va permettre de progresser dans la connaissance de ce procès historique, et de favoriser toujours davantage le travail de mémoire et de vérité », estime le gouvernement. Cette décision intervient alors que s’ouvrent les célébrations du 80e anniversaire des débarquements et de la Libération.

Paul Touvier était un ancien responsable de la milice de Lyon, fonctionnaire du régime de Vichy, appliquant les textes de loi signés par le maréchal Pétain, pendant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie. Il est condamné à mort par contumace en 1946 et en 1947 pour des crimes perpétrés dans le cadre de ses fonctions.

Il est gracié en novembre 1971 par Georges Pompidou avant d’être de nouveau jugé en 1994 par la cour d’assises des Yvelines pour complicité de crimes contre l’humanité. A cette occasion, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité de crimes contre l’humanité, notamment pour le massacre de Rillieux-la-Pape, où, en 1944, sept juifs furent exécutés. Il est le premier français reconnu coupable de crime contre l’humanité.

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