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Les journalistes des « Echos » appelés à élire leur nouveau directeur de la rédaction, poste vacant depuis plus d’un an

Christophe Jakubyszyn, l’ancien directeur de la rédaction de BFM Business, pourrait diriger l’équipe des journalistes du quotidien économique dès lundi 29 avril.

Les journalistes des « Echos » appelés à élire leur nouveau directeur de la rédaction, poste vacant depuis plus d’un an

il y a 12 jours - @Actualité

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Christophe Jakubyszyn à Paris, 31 août 2023.

L’interminable série de péripéties qui anime la rédaction des Echos depuis plus d’un an pourrait bien être en passe de s’achever. Sauf nouvel aléa, le quotidien économique devrait disposer d’un nouveau directeur de la rédaction jeudi 25 avril en début de soirée. En effet, après que le groupe LVMH a proposé son nom au conseil de surveillance du groupe Les Echos-Le Parisien, après que celui-ci a approuvé sa candidature à l’unanimité et après, enfin, que Christophe Jakubyszyn a défendu son projet devant la rédaction du quotidien économique lundi 22 avril, le journaliste se soumet au droit de veto dont celle-ci dispose. S’il passe l’épreuve de ce vote, l’ancien directeur de la rédaction et présentateur de la matinale de BFM Business entrera officiellement en fonctions le 29 avril. Il succédera alors à Nicolas Barré, écarté du poste le 21 mars 2023.

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Alors que quatre journalistes, dont deux en interne, Lucie Robequain et David Barroux, s’étaient manifestés pour la fonction, le président du conseil de surveillance depuis janvier, Mathieu Gallet, a préféré solliciter la candidature de M. Jakubyszyn, 56 ans. Aussitôt démissionnaire du groupe Altice, le journaliste n’a pas fait mine de partir gagnant. Un mois durant, cet ancien chef du service politique de TF1 (de 2012 à 2019) a multiplié les rencontres, collectives et individuelles, afin d’affiner son plan stratégique. « Il a fait campagne », résume un membre de la rédaction.

Parmi les priorités dévoilées : une relance éditoriale du titre à brève échéance ; le lancement d’une nouvelle appli (en français et en anglais) qui mettrait en valeur, chaque début de soirée, une sélection d’articles à paraître dans le print le lendemain ; une réorganisation de la rédaction. Les rédacteurs en chef, dont le nombre pourrait diminuer, devraient voir leurs fonctions évoluer, tandis que des groupes de travail seront mis en place pour associer le collectif aux différentes réflexions.

L’indépendance de la rédaction, question sensible

Journaliste au Monde entre 1995 et 2008, où il a écrit dans les pages Economie, avant d’en prendre la rédaction en chef adjointe puis de rejoindre le service politique, M. Jakubyszyn connaît bien la presse écrite. Aussi, lorsqu’il s’est présenté devant la rédaction pour son « grand oral » lundi, il a fait preuve, selon plusieurs témoignages, d’autant d’aisance que d’habileté.

Sans attendre les questions, il s’est emparé du sujet qui risquait de fâcher, soulevé par le média en ligne L’Informé quelques jours plus tôt : la présence de son conjoint à l’une des directions de la communication d’un grand groupe mondial de cosmétiques, sur lequel le quotidien écrit régulièrement. « Il a dit qu’il se déporterait pour ne pas avoir à prendre de décision éditoriale au sujet de cette entreprise, ce qui nous va très bien », raconte un présent à cette réunion qui a duré deux heures et demie. Au-delà de ce cas de figure précis, « il a eu les bonnes réponses à chaque situation fictive mais probable à laquelle nous l’avons confronté », ajoute une autre, satisfaite.

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