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Kendji Girac a voulu « simuler un suicide », selon le procureur

Le chanteur, alcoolisé, s’était disputé avec sa compagne. Le procureur de Mont-de-Marsan a précisé que l’enquête ouverte pour tentative d’homicide « devrait se terminer par un classement ».

Kendji Girac a voulu « simuler un suicide », selon le procureur

il y a 11 jours - @Actualité

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L’aire d’accueil pour les gens du voyage où le chanteur Kendji Girac s’est grièvement blessé par balle, à Biscarrosse (Landes), le 22 avril 2024.

La durée de prise de parole du procureur de Mont-de-Marsan était à la mesure de l’emballement général autour de l’affaire. Lors d’une conférence de presse de plus d’une heure, jeudi 25 avril, Olivier Janson a mis fin aux nombreuses interrogations autour de la blessure par balle de Kendji Girac. Hospitalisé lundi après avoir été grièvement blessé à Biscarosse (Landes) dans la nuit, le chanteur de 27 ans avait en réalité tenté de « simuler un suicide » pour faire du chantage à sa compagne, a déclaré le procureur de la République.

Le long exposé d’Olivier Janson a ainsi permis de préciser la chronologie des faits survenus lors de la nuit du 21 au 22 avril. Ce soir-là, le chanteur, vainqueur de l’émission « The Voice », est fortement alcoolisé (plus de 2,5 grammes par litre de sang) et a consommé de la cocaïne. En rentrant ivre dans sa caravane, le jeune homme réveille sa fille de 3 ans et une dispute éclate avec sa compagne, a témoigné cette dernière devant les enquêteurs. Des tensions avaient surgi dans le couple « du fait d’une addiction naissante à l’alcool », a expliqué Olivier Janson, et de divergences sur le mode de vie itinérant.

Kendji Girac a alors « eu très peur quand il l’a entendue parler de départ, il a eu un moment de panique et a voulu à son tour lui faire peur. En quelque sorte, il a simulé un suicide », détaille le procureur de la République. Des menaces de suicide que le chanteur avait déjà proférées par le passé, selon sa compagne. Il s’est alors saisi d’une arme achetée le 18 avril pour 500 euros à « un gars » sur l’aire de grand passage pour la communauté des gens du voyage. Une arme qu’il « croyait vide » mais dont il n’avait pas vérifié le chargeur.

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La thèse du tir accidentel écartée

Le magistrat a expliqué l’omerta qui avait régné dans le campement à la suite de cet événement par le « tabou » autour du suicide « dans la communauté des gens du voyage, essentiellement pour des raisons religieuses ». Une expertise a par ailleurs permis de démontrer qu’un tir effectué par une tierce personne « n’est pas compatible » avec la disposition des lieux. La thèse du tir accidentel avait elle aussi été écartée.

Olivier Janson a donc expliqué que l’enquête ouverte pour « tentative d’homicide » « devrait se terminer par un classement », « sauf élément nouveau ». Des investigations seront poursuivies pour déterminer la provenance de l’arme.

Dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse, les manageurs de Kendji Girac ont « regretté » que le magistrat « ait cru bon de divulguer l’intimité de la vie privée et familiale de Kendji Girac, qui est un homme discret et réservé par nature, et ce sans nécessité au regard de l’enquête en cours ».