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Au Mali, plus de la moitié des 7,1 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire en 2024 sont des enfants.

Un nombre croissant de personnes déplacées internes, principalement des enfants, fuient l’insécurité et les graves violations dans le nord et le centre du Mali, ainsi que les catastrophes naturelles et les épidémies. BAMAKO, 19 avril 2024 – On estime que 7,1 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire au Mali cette...

Bamada.net il y a 13 jours - @Actualité

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Un nombre croissant de personnes déplacées internes, principalement des enfants, fuient l’insécurité et les graves violations dans le nord et le centre du Mali, ainsi que les catastrophes naturelles et les épidémies.

BAMAKO, 19 avril 2024 – On estime que 7,1 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire au Mali cette année, dont 54% sont des enfants, selon le Plan de Besoins Humanitaires et de Réponse (HNRP) de 2024.

Ces enfants risquent d’être privés de services essentiels tels que les soins de santé, l’éducation, l’eau potable et des services de protection appropriés. Face à de nouveaux défis opérationnels et programmatiques, l’UNICEF, en soutien au gouvernement du Mali, renforce sa présence sur le terrain en se concentrant sur la continuité des services sociaux de base dans les zones fragiles, tout en investissant dans les systèmes nationaux et locaux. L’UNICEF lance un appel de 133,5 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires des enfants et des femmes au Mali en 2024.

« Suivant les enjeux sécuritaires dans le monde et les défis à relever dans le secteur humanitaire, il paraît impérieux d’intervenir pour apporter une aide aux enfants les plus vulnérables. Il est de notre responsabilité collective de répondre à cet appel à l’aide et de soutenir les efforts humanitaires pour fournir une assistance vitale à ceux qui en ont le plus besoin. Cela implique non seulement de fournir des ressources financières et matérielles, mais aussi de travailler à la prévention des conflits et à la construction de sociétés plus résilientes et inclusives, » a déclaré le Médecin Col. Diawara Assa Badiallo Touré, Ministre de la Santé et du Développement Social.

« Au Mali, plus de 50% des personnes ayant besoin d’aide humanitaire sont des enfants », a déclaré Pierre Ngom, représentant de l’UNICEF au Mali, faisant une mise à jour au groupe des donateurs humanitaires sur l’appel humanitaire de l’UNICEF au Mali en 2024. « Travailler avec le gouvernement et les communautés pour leur fournir des services d’éducation, de santé et de protection adéquats est la bonne chose à faire, malgré le contexte difficile. Il est temps d’agir maintenant. »

Le Mali est confronté aux conflits et à la violence armée, caractérisés par des attaques contre les civils dans les régions du nord et du centre. En 2022, 1 024 violations graves contre les enfants ont été signalées par le Secrétaire général des Nations Unies. Le nombre d’événements violents au Mali enregistrés par le projet de localisation et de données sur les conflits armés (ACLED) continue de croître, passant de 1 267 en 2020 à 2 228 en 2023, soit une augmentation de 76% sur trois ans.

Au moins un demi-million d’enfants en âge scolaire n’ont pas accès à l’éducation car plus de 1 700 écoles ont été fermées en raison de l’insécurité, principalement dans le nord et le centre du Mali. Cela a privé plus d’un demi-million (522 000) d’enfants d’accès à l’apprentissage et a affecté plus de 10 000 (10 400) enseignants, en février 2024. Les pertes d’apprentissage importantes pourraient être irréversibles sans offrir rapidement des opportunités et des alternatives d’apprentissage. L’absence à l’école expose les enfants à un risque accru d’être contraints à des mécanismes d’adaptation négatifs tels que le travail des enfants, le mariage précoce ou d’autres formes d’exploitation.

Le Mali reste très exposé aux impacts négatifs du changement climatique, selon l’indice de risque climatique pour les enfants. Le changement climatique a rendu les catastrophes naturelles plus fréquentes, intenses et difficiles à surmonter. On estime que 3,2 millions de personnes, dont 1,7 million d’enfants, manquent d’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires. Les effets combinés du conflit et des crises climatiques ont conduit à une crise humanitaire majeure qui a touché de manière disproportionnée les enfants au Mali.

Les risques liés au climat, les crises politiques et socio-économiques persistantes (exacerbées par l’inflation des prix de certains produits alimentaires), les épidémies, l’insécurité et les déplacements internes affectent simultanément les personnes les plus vulnérables. Sans aide, 2,5 millions d’enfants âgés de 0 à 59 mois risquent de souffrir de malnutrition aiguë cette année, et on estime que 268 000 enfants seront confrontés à une malnutrition sévère.

Le pays est confronté à un large éventail d’épidémies. En 2023, il y a eu 352 cas de rougeole signalés dans 43% des districts sanitaires (32/75). Jusqu’à présent cette année, il y a eu 40 cas confirmés de rougeole, ce qui est supérieur aux 26 cas signalés durant la même période l’année dernière.

La réponse à la crise humanitaire au Mali reste largement sous-financée, comme en témoignent les écarts de financement pour le Plan de Réponse Humanitaire et l’Action Humanitaire pour les Enfants en 2023 qui étaient respectivement de 70% et 64%. « Un financement flexible, mutualisé et pluriannuel est l’un des meilleurs moyens d’avoir un impact positif sur la vie des enfants, en facilitant une réponse plus rapide, plus agile et plus rentable. Cela permet à l’UNICEF d’atteindre les communautés les plus vulnérables de manière opportune et efficace », déclare Pierre Ngom.

Pour assurer une coordination adéquate de la réponse humanitaire et une répartition claire des responsabilités aux niveaux national et décentralisé, l’approche par cluster a été introduite en 2005 dans le contexte plus large de la réforme humanitaire. L’UNICEF au Mali sert d’agence principale pour trois clusters : WASH, Nutrition et Éducation (co-dirigé avec Save the Children), et le sous-cluster de Protection.

Source: UNICEF